samedi 20 octobre 2012

Samedi 20 octobre : Barcelone

Si vous voulez lire notre périple sur le Chemin de Compostelle en Espagne, allez dans la section "Archives" et commencez à lire à partir du récit du 27 août.

Rencontre avec Picasso
Pour débuter notre dernière journée à Barcelone, nous nous rendons dans le Quartier Gothique où nous nous perdons un peu dans le labyrinthe de rues étroites et très animées. Dans ce quartier on retrouve des édifices du 13e, 14e et 15e siècles dont les balcons se croisent aux étages supérieurs, mais l'endroit est antérieur à cette époque car des vestiges d'époques plus lointaines y ont été retrouvés.


Nous arrivons en face de la Cathédrale Gothique de Santa Eulalia où se tient  aujourd'hui un marché et où on peut goûter à toutes les spécialités de la région.  C'est très achalandé et après quelques arrêts, nous nous dirigeons vers la Cathédrale, celle-ci datant du 13e siècle.  Nous n'arrivons plus à nous extasier et nous en faisons vite le tour.

C'est jour de marché devant la cathédrale

Derrière les maisons, se dessine la cathédrale gothique

Suite au message de mon amie Louise, qui nous a fait l'éloge du Musée Picasso, nous partons à sa recherche et le découvrons enfin dans la petite rue Montcada.  Et bien Louise, tu avais raison, ce musée fut une agréable découverte; de salle en salle nous suivons le cheminement de l'artiste à partir de son adolescence jusqu'à la fin de sa vie à travers ses oeuvres.  Nous avons tellement aimé cette visite que nous rapportons dans nos bagages deux reproductions de ses oeuvres et un livre sur sa vie et son oeuvre. Malheureusement il était interdit de prendre des photos.

Nous partons ensuite pour le Palau de la Música Catalana; l'édifice est superbe et rappelle le style de Gaudi. Pas étonnant quand on apprend qu'il a été érigé entre 1905 et 1908 par l'architecte Montaner, professeur de Gaudi.  Cette salle de concert est conçue comme un jardin musical au niveau de la décoration.

Le Palau de la  Musica Catalana

A l'entrée nous voyons afficher tous les concerts qui y sont présentés, dont un concert de maîtres de la guitare espagnole et un gala de flamenco auxquels nous aurions bien aimé assister.  En revanche, nous prenons la visite guidée et nous nous assoyons aux meilleures places dans le parterre et écoutons un mini-concert d'orgue; la sonorité est exceptionnelle.  Autour de nous, se trouvent trois niveaux de balcons créant une atmosphère d'intimité. Les plus grands musiciens, chanteurs et danseurs du monde se sont produits ici et aiment y revenir.

Le 2e niveau de la salle de concerts

La salle de concerts du Palau de la musica catalana

L'après-midi s'achève et nous revenons à notre hôtel.  Nous prenons l'avion pour Paris dimanche matin à 8h15 et repartirons pour Toronto lundi matin.

Ce fut un voyage extraordinaire que nous conseillons à tous ceux qui ont le goût de l'aventure et de la découverte.

Merci de nous avoir suivis fidèlement.

Vendredi 19 octobre : Barcelone

Il pleut, il pleut, Bergère ....
Nous débutons notre journée sous la pluie, bien protégés sous nos parapluies.  Nous avons maintenant dans nos sacs à dos 2 ponchos, 2 imperméables et 2 parapluies; il peut bien pleuvoir, nous sommes prêts à tout.

Allée conduisant au Musée national d'art catalan (MNAC)

Nous partons en métro pour le MNAC (Musée national d'art catalan) qui domine la place d'Espagne du haut d'une colline.  Ce musée fut installé dans le Palais national de Montjuïc en vue de l'Exposition universelle de 1929; le décor est grandiose.  Il est facile d'y passer toute la journée à se promener et admirer les oeuvres de l'art roman, gothique, baroque et moderne ainsi que le Salon Oval au centre du musée.  Et cela ne nous a rien coûté, même l'audioguide, grâce à notre statut de "seniors" (les vieux de 65 ans et plus).

Dans la section de l'art gothique

Une oeuvre de Picasso

Mais il faut bien encourager le musée et pour cela nous allons dîner dans le stylisé restaurant Oleum. Mium! que c'était bon, voici notre menu:

Risotto aux cèpes et à la citrouille, décoré d'une réduction de vinaigre balsamique
Morue gratinée sur ratatouille de légumes grillés
Tarte tatin à la mangue avec glace au chocolat
Vin blanc

Nous ne vous dirons pas le prix que nous avons payé, seulement que c'était le repas le plus dispendieux de notre voyage.

A 19h00 (il a maintenant cessé de pleuvoir) nous nous rendons au bas des escaliers du Musée afin d'assister au spectacle des fontaines magiques qui nous transportent dans un monde de formes, de couleurs et de musique grâce à l'explosion des jets d'eau et tout cela avec la ville de Barcelone en arrière-plan qui s'illumine en ce début de soirée.  Le seul bémol à ce spectacle est le choix de la musique.  Pourquoi de la musique américaine populaire et de jazz ? Nous aurions aimé entendre de la musique typique de l'Espagne.

Devant le musée sous la pluie

Le spectacle des fontaines magiques

Pour ceux qui viendront à Barcelone et qui voudront assister au spectacle des fontaines magiques, à noter que cela a lieu seulement les vendredi et samedi soir entre 19h00 et 21h00.


vendredi 19 octobre 2012

Jeudi 18 octobre : Barcelone

Soirée Flamenco
Nous débutons notre journée par la visite de la Casa Batlló, une autre réalisation de Gaudi commandée par la famille Batlló. La maison avait été construite antérieurement par le professeur de Gaudi, dans un style très classique.  Gaudi l'a transformée selon l'art nouveau-catalan.  Elle est située sur la rue Paseig de Gracía, tout près de notre hôtel et nous y sommes arrivés à l'ouverture, évitant ainsi la file d'attente et la foule à l'intérieur.

Salvador Dali a dit au sujet de cette demeure: "Gaudi a construit une maison ayant la forme de la mer, représentant les vagues un jour de tempête. C'est un chef d'oeuvre de formes, de couleurs et de lumière.  Tout vient du Grand Livre de la Nature."

La Casa Batlló

Gaudi en a créé les moindres détails, jusqu'aux poignés de porte et aux meubles.  Je n'ai pas pu m'empêcher d'acheter une gravure de la maison qui sera placée dans notre maison pour nous rappeler ce trésor de l'architecture espagnol. Voici le lien pour effectuer votre propre visite :
http://www.casabatllo.es/en/

L'intérieur de la Casa Batlló

La terasse de la Casa Batlló

En après-midi, nous partons en métro pour le Parc Montjuïc qu'on atteint par un funiculaire, puis par un téléphérique qui nous conduit au haut de la colline où se trouve le Château de Montjuïc qui fut autrefois une forteresse militaire. De là-haut, nous avons une vue sur le port de Barcelone et sur la ville qui aurait bien meilleure mine si un brouillard ne s'était pas installé pour gâcher notre plaisir.  Cependant, c'est fort agréable de retrouver des moments paisibles, loin des bruits de la ville.

Château de Montjuïc

Vers 16h00 nous redescendons de notre nuage et partons à la découverte du Poble Espanyol (village espagnol) qui fut créé en 1929 pour l'Exposition universelle.  Le village est constitué de maisons, d'églises, de châteaux, de monastères, de plazas provenant des différentes régions d'Espagne telles que la Galice, la Castille, la Catalogne et autres.  C'est aussi le meilleur centre artisanal du pays; les plus talentueux artisans du pays y travaillent et y exposent leurs oeuvres.  Grâce à l'audioguide, nous avons droit à un véritable cours d'histoire sur l'Espagne et son architecture et cela rend la visite plus intéressante.

Rue du Poble Espanyol

Rue du Poble Espanyol

Nous terminons la soirée au Tablao de Carmen sur la petite rue Arcos du Poble Espanyol où nous assistons à un spectacle de danses, de chants et de musique Flamenco, tout en dégustant des tapas.  Quel spectacle!!  Pendant que les pieds et les mains des danseurs et danseuses scandent le rythme avec des apothéoses intenses et dramatiques, nous sommes envoûtés par le spectacle.

Rue Arcos du Poble Espanyol

Spectacle de danses flamenco au Tablao de Carmen

Puis nous quittons le Poble qui, sous les lumières du soir, prend un aspect différent et chaleureux. Nous repartons vers notre hôtel, à pied, en métro et encore à pied.  En cette fin de soirée il fait environ 20 degrés et c'est très humide.

jeudi 18 octobre 2012

Mercredi 17 octobre : Barcelone

Dans le monde de Gaudi
Nous sommes arrivés à Barcelone mardi avant-midi, et de l'aéroport nous avons pris le train (RENFE) qui nous a conduit en plein centre-ville dans le quartier l'Eixample, juste à côté de la rue d'Aragon où se trouve notre hôtel. Après le calme des petits villages du Chemin de Compostelle, le bruit et le trafic de la ville est un choc; cependant la propreté et le civisme des chauffeurs nous a agréablement surpris.

A Santiago, j'avais acheté par Internet 2 Barcelona Cards pour 4 jours, que j'ai récupérées à l'aéroport, et qui nous donnent accès gratuitement à tous les transports publics et des escomptes dans la plupart des lieux à visiter.  C'est donc à pied, en train, en métro et en autobus que nous partons à la découverte de cette magnifique ville qui porte l'empreinte du génial architecte Antoni Gaudi.

Après s'être installés à l'hôtel Europark qui est très bien situé et d'un luxe très moderne qui plairait à Mona, nous partons à pied pour aller visiter la Casa Milà, aussi appelé La Pedrera. Elle fut construite par Gaudi pour la riche famille Milà au début des années 1900.  La casa est une véritable explosion de fantaisie; la façade ondule et nous fait penser au mouvement de la mer.  Le point culminant de la visite est la terrasse sur le toit, un lieu magique.  Allez la visiter vous aussi et vous serez aussi sous le charme :
http://www.lapedrera.com/en/home

La Pedrera

La terrasse de La Pedrera

En admirant la terrasse de La Pedrera

Après cette visite, nous marchons le long de la rue Rambla jusqu'au quartier gothique cherchant à nous orienter et à nous familiariser avec l'environnement.  La première journée dans une ville est toujours dépaysante; nous cherchons nos points de repère et passons beaucoup de temps le nez dans nos cartes et le nez en l'air pour trouver le nom des rues.

Aujourd'hui mercredi, nous débutons notre journée en allant déjeuner au café en face de l'hôtel dont la propriétaire, Véronique, est française et très sympathique.  Nous partons ensuite à pied pour visiter la Sagrada Familia (Temple de la Sainte Famille), l'oeuvre grandiose et la plus connue de Gaudi qui fut commencée en 1882 et qui n'est pas encore achevée; la fin des travaux est prévue pour 2030.

Nous devons faire la queue pendant une heure avant d'entrer; nous regrettons de ne pas avoir acheté nos billets par Internet car ceux qui l'ont fait entre immédiatement.  Encore là, le génie de Gaudi est saisissant et atteint son apogée; nous sommes béats d'admiration; la luminosité, l'utilisation de l'espace, les colonnes se déployant comme des arbres, les vitraux projetant la lumière, les sculptures forment un tout harmonieux.  Il est difficile d'expliquer en peu de mots toute la beauté de cette église devenue basilique depuis 2010.  Faites-vous plaisir et visitez-la: http://www.sagradafamilia.cat/sf-cast/?lang=0

La Sagrada Familia  vue de la rue

La façade de la Passion

L'intérieur de la cathédrale

Les colonnes arborescentes de la cathédrale

Dans l'escalier au sommet du clocher

Nous repartons ensuite en métro pour aller visiter le Parc Guël, une autre réalisation de Gaudi, qui explose de créativité.  Nous nous promenons dans tous les coins du parc, ébahis à chaque moment par la beauté surprenante des lieux. A votre tour de vous laisser surprendre :
http://www.parkguell.es/en/index.php
Malheureusement, la batterie de notre caméra  rend l'âme et nous avons oublié d'en apporter une de rechange.  Nous achetons un livre sur le parc Guël afin de meubler nos souvenirs. Voici une photo prise sur Internet qui rend justice à cet endroit exceptionnel.

Le Parc Guël

Un mot sur notre chambre d'hôtel: le lit est tellement grand que je ne réussis pas à rejoindre Serge pour le pousser quand il ronfle.

Notre chambre à l'hôtel Europark

lundi 15 octobre 2012

Dimanche 14 octobre: Cee à Fisterra (13 km)

Promenade du dimanche
Samedi après avoir déjeuné à l'hôtel Parador, nous quittons notre hôtel et partons en autobus pour la ville de Cee en vue de nous rendre au Cap Finisterre en marchant au cours de la journée de dimanche. Surprise! A la gare d'autobus, nous retrouvons Shaela et Andrea qui reviennent d'un séjour à Fisterra. Après bien des calins et des bisous, nous leur faisons nos adieux pour une dernière fois.

Notre chambre là-haut à la pension Libredon

Mais avant de raconter ce dernier périple, parlons un peu de notre expérience au luxueux hôtel Parador.  Il s'agit d'un hôtel historique 5 étoiles où le prix d'une chambre est de 196 euros, ce qui équivaut à 255 dollars canadiens.  Ils ont la générosité ??? d'offrir le repas chaque jour aux 10 premiers pèlerins qui se présentent munis d'une copie de leur compostela, devant l'entrée du garage.  Nous étions là dès 8h30 le matin, ainsi que 6 autres pèlerins.

A 9h00 un employé de l'hôtel nous fait entrer par la grande porte. "Ça y est", nous nous disons, "nous allons manger dans la belle salle à manger de l'hôtel".  Erreur .... il nous conduit jusqu'aux cuisines où nous attendons qu'on vienne nous porter 2 pichets de café et 2 pichets de lait ainsi qu'un plateau de petits pains.  Je demande, avec mon meilleur espagnol, si nous pouvons avoir du beurre et de la confiture.  La réponse est : NO.  Ensuite on nous fait descendre dans une petite pièce où nous pouvons déguster notre festin.  Puis nous repartons par le même chemin.  A part une histoire à raconter, ça ne valait pas le coup.  Nous avons eu, au cours de notre voyage, des déjeuners beaucoup plus copieux pour 2 euros accompagnés de sourires et de gentillesse. Ça c'est de la générosité.

Le déjeuner des pèlerins au luxueux hôtel Parador

Dimanche matin nous quittons Cee à 9h30 laissant derrière nous la baie, la plage et les jolies maisons de couleurs variés bâties en étages qui les entourent.

La jolie ville de Cee

 Rapidement nous arrivons à Corcubion où tous les habitants semblent sommeillés encore, tellement c'est tranquille dans les rues.  Même les petits bateaux dans la baie sont au garde-à-vous attendant de partir pour leur promenade du dimanche.

Dans la baie de Corcubion

Nous montons ensuite vers San Roque par un sentier qui longe un verger, où un paysan récolte ses pommes.

Un pommiculteur dans son verger

A la sortie du village Amarela, IMPASSE! Sur la route nous voyons d'un côté une affiche indiquant Cee et de l'autre Corcubion.  Nous n'y comprenons plus rien; aurions-nous tourné en rond sans s'en rendre compte?  Nous rebroussons chemin mais bientôt nous croisons des pèlerins qui nous disent qu'il s'agit du Comté de CEE et non de la ville. OUF! nous sommes rassurés et continuons notre route.

En marchant sans se presser, nous traversons les villages d'Estorde, de Sardiñeiro puis Escaselas qui sont situés à proximité de l'eau.  Le soleil et les nuages se disputent dans le ciel; nous avons même droit à deux minutes de pluie.

Rue d'Escaselas

A fisterra, nous descendons abruptement vers la plage et nous empruntons un trottoir de pierre qui traverse toute la ville, rendant notre promenade bien plus agréable qu'en marchant sur le bord de la route.  Le temps avance et il est maintenant 13h30.  Nous décidons d'aller dîner au restaurant O Centolo situé au 2e étage devant la marina. Le service est lent mais la nourriture excellente. Il est 15h00 et nous n'avons plus suffisamment de temps pour nous rendre au Cap Finisterre.  Nous flânons sur le bord du quai à regarder les promeneuses espagnoles en talons hauts et les pèlerins qui défilent, se reconnaissent et s'embrassent.  Un tour de ville, un café sur le bord de l'eau puis nous repartons par autobus à 16h45 pour Cee où le confort de l'hôtel Insua à Cee nous attend.

La ville de Fisterra


Un dernier regard sur Finisterre au loin

Lundi nous repartons pour Santiago où nous passerons une nuit avant de prendre l'avion pour Barcelone.  Et oui, nous avons changé nos plans; au lieu d'aller à Paris, nous irons découvrir Barcelone pendant 4 jours.  Nous vous ferons part de nos impressions et de nos aventures dans nos prochains messages.

samedi 13 octobre 2012

Vendredi 12 octobre: Santiago de Compostelle

Le botafumeiro
Dès 10h30 nous nous rendons à la cathédrale pour la messe de 12h00.  C'est avec beaucoup d'émotion et le sentiment d'accomplissement que nous nous assoyons parmi les pèlerins devant le magnifique retable. Il y a déjà foule et nous cherchons des pèlerins avec qui nous avons marché au fil des jours; nous y retrouvons les dames de Calgary et le français avec qui Serge s'est enguirlandé, nous cherchons Jo-Ann mais nous ne la voyons pas.  La crypte de la cathédrale renferme les reliques de Saint-Jacques.

C'est l'heure de la messe

Serge devant l'entrée de la cathédrale

 A 11h30 la musique d'orgue résonne, je pense à mon amie Liliane qui aurait aimé l'entendre. Un prêtre nomme les pays de provenance des pèlerins ainsi que le nombre de pèlerins par pays; nous sommes nombreux du Canada.  Ensuite quelques dames portant des gerbes de fleurs, une centaine de prêtes et quelques jeunes garçons en tuniques blanches ainsi que des évêques dans leurs robes noires garnies de rubans rouges recouvertes d'une jupe en dentelle blanche avancent en procession dans les allées puis se dirigent vers le retable orné d'or; ceci représente bien la suprématie masculine dans l'Église catholique.  Pourquoi n'y a-il pas des religieuses dans leurs costumes de cérémonie dans la procession? Pourtant il y en a dans l'assistance.

La célébration de la messe commence et la cathédrale retentit de chants et de musique sacrée.  La niche au-dessus du maître-autel abrite une statue de 12e siècle de Saint-Jacques que les pèlerins viennent embrasser durant la messe.  Le moment le plus impressionnant est lorsque les prêtres encensent l'auditoire avec le botafumeiro, l'encensoir géant qui est accroché à la clé de voûte de la croisée du transept et qui est monté et balancé de chaque côté de la cathédrale, toujours accompagné de la musique d'orgue.

Le butafumeiro

A la sortie de la messe, nous sentons une euphorie parmi les pèlerins qui se regroupent et même dansent sur la grande place.  Nous avons tous le sentiment de satisfaction face au but atteint. Nos difficultés, notre fatigue et nos maux sont choses du passé.

Les pèlerins dansant sur la grande place devant la cathédrale

Pour se récompenser, nous allons dîner au restaurant San Jaime à côté de la Plaza Fonseca; c'est un bon choix, nous y dégustons un délicieux rôti de veau comme le cuisinait la mère de Serge.

La Plaza Fonseca 

Demain matin, après le déjeuner des pèlerins au Parador, nous partirons pour Cee où nous resterons 2 jours.  Dimanche nous reprendrons la marche pour nous rendre au Cap Finisterre, l'endroit où  la terre rejoint l'Atlantique dans le Nord de l'Espagne.  Nous vous en reparlerons dans notre prochain message ......


Devant l'entrée du Parador

vendredi 12 octobre 2012

Jeudi 11 octobre (jr 44): O Pedrouzo à Santiago (20,6 km)

Une journée pour maman
Aujourd'hui je marche pour maman qui nous a transmis à Louise et à moi l'amour de la nature. Elle aimait aller marcher et se retrouver à la campagne.  Elle aurait sûrement été fière de ses deux filles qui ont marché le Chemin de Compostelle.

Hier soir il pleuvait et ventait beaucoup; nous ne sommes donc pas sortis de l'albergue pour souper; nous avons pris un sandwich et un café dans la machine distributrice, c'est un bon dépanneur mais il ne faut pas être difficile.

Dans le dortoir, à l'heure du coucher, Serge entreprend une discussion sur la politique avec des français; ce n'était pas une bonne idée.

Lorsque nous nous levons ce matin, nos vêtements sont encore humides de la sueur de la veille; il faut les porter quand même et entreprendre notre dernière journée de marche.  Nous quittons à 8h00 sous la pluie et dans la noirceur et pénétrons dans la forêt à la sortie de O Pedrouzo.  Nous marchons pendant 30 minutes sur un sentier boueux où il est difficile d'éviter les flaques d'eau.

Nous arrivons enfin à Amenal et profitons de la lever du jour pour mieux nous guider.  Nous retournons dans la forêt par un sentier qui monte et, pour une fois, j'apprécie la montée car le terrain est plus sec.  Nous retrouvons les eucalyptus et les fougères qui, ce matin, se parent de multiples couleurs allant de l'orange, du rouge bourgogne, du jaune, du brun et du vert.

Montée parmi les eucalyptus et les fougères

Le soleil se montre enfin puis un bel arc-en-ciel apparaît, nous sommes vraiment gâtés, mais pas pour longtemps car peu de temps après un déluge s'abat sur nous.

Un arc-en-ciel avant le déluge

Louise m'avait dit "il te poussera des ailes lors de ta dernière journée de marche"; et bien j'ai les ailes mouillées. Pour m'imposer un rythme de marche, je fredonne des chansons de mon enfance.  Cela va de "Trois jeunes tambours s'en allant à la guerre..." à "Le Bon Roi Dagobert"; mais en montant les côtes, c'est plutôt "Meunier tu dors".

Une autre averse s'annonce

A 10h00 nous nous arrêtons à San Palo pour une pause-café et nous enlevons enfin nos imperméables tout dégoulinants.  Il y a beaucoup de pèlerins dans le café-bar et la serveuse ne suffit pas à tous nous servir.

A Lavacolla le ciel se dégage et le soleil réapparaît.  Nous traversons un ruisseau du même nom; c'est dans ce cours d'eau que les pèlerins d'une autre époque faisaient leurs ablutions avant d'entrer dans la ville de Santiago; si l'on traduit littérallement "lavacolla" cela veut dire "laver la queue" . Il ne nous reste plus que 11 kilomètres à parcourir et de nombreuses montées à franchir.  Serge et Jo-Ann sont loin devant, chacun marchant à son propre rythme.  Derrière moi j'entends un groupe d'étudiants qui arrivent en chantant et qui sont vite passés.

Il ne reste que 11 kilomètres à marcher
Les averses succèdent  au soleil et c'est la valse des imperméables.  Nous arrivons enfin au monument moderne du Monte do Gozo où il ne nous reste que 5 kilomètres à marcher.  Nous y retrouvons Mateo et ses copains étudiants de Madrid et nous prenons une photo du groupe en promettant de la leur envoyer.

A San Marcos, il nous reste 5 kilomètres


Mateo et ses amis

Nous traversons San Lazaro, puis arrivons à Santiago sous la pluie.  Nous voyons les clochers de la cathédrale dans la brume au sommet de la ville et continuons à marcher vaillamment vers notre but ultime.

Nous arrivons à Santiago sous la pluie, la Cathédrale au loin

 A 14h00 nous voilà enfin dans le quartier historique en face de la cathédrale qui est majestueuse.  Plusieurs pèlerins et touristes se trouvent déjà sur la place centrale mais notre visite sera pour plus tard car nous devons nous rendre sans tarder nous inscrire à la Pension Barbantes Libredon qui ferme entre 14h30 et 16h00. La douche et le lavage sont une vraie bénédiction après deux jours.

Enfin! nous voilà à la Cathédrale de Santiago de Compostelle

Nous allons dîner au restaurant de Maria Castaña tout près de la plaza de Fonseca. Je prends des algues de mer en spaghetti servis avec des moules; c'est excellent et assez original.

Comme notre chambre est trop petite pour faire sécher nos vêtements, je pars dans la ville, à l'extérieur du quartier historique, pour trouver une buanderie.  Les indications de l'employée de la pension ne sont pas exactes, c'est un nettoyeur.  Je repars avec une autre adresse mais toujours sans succès.  On me donne une autre adresse à l'ouest de la ville où il y a enfin des laveuses et sécheuses; je laisse mon sac de linge au propriétaire qui me dit que ce sera prêt à 19h00 (il est 18h00). J'attends dans le café d'en face en sirotant un thé glacé, puis ayant récupéré nos vêtements, je repars rejoindre Serge à l'hôtel qui, pendant ce temps, est allé magasiner et a fait la sieste, le chanceux. Et non, je ne me suis pas perdue, mais j'ai rouspété bien souvent devant les rues sans nom.

En soirée, de retour de l'Office des Pèlerins où nous sommes allés chercher nos compostellas (nos diplômes de marcheurs de Compostelle), nous retrouvons Nicole et Denis de Boucherville dans une boutique de vins; nous nous étions perdus de vue depuis Alto do Poio.

C'est enfin l'heure du dodo dans notre chambrette,  mais la nuit est mouvementée, car jusqu'à 3h00 du matin des chahuteurs se promènent sans cesse sur la rue juste sous notre fenêtre.  J'ai dû remettre mes bouchons d'oreilles.